Vichy? vous avez dit Vichy? Pour des gens de mon âge et de culture BEPC, ce nom jusqu'à présent ne m'évoquait que 4 connaissances. Tout d'abord une page sombre de l'histoire récente de notre pays. S'il
faut prendre position et blâmer les personnes qui se sont trouvées en
tête des cortèges de ceux qui furent appelés "collabos", reconnaissons
leur quand même une qualité, celle du bon goût. Ils auraient pu
s'établir dans n'importe quelle ville austère et humide du fin fond de
"chez nous ". Mais non, dans un grand esprit d'extériorisation, la très
belle et très agréable ville de Vichy fut choisie ! Certainement que
dans la bande, certains avaient déjà eu à fréquenter ces lieux !
Ce qui m'amène au second point.
Puis
ce fut ce qui a fait la grandeur de cette ville depuis des temps
immémoriaux, j'ai nommé les cures. Et ces défilés de curistes plus
jeunes et gaillards les uns que les autres, faisant dès potron minet
une ronde incessante et "in-discontinue" autour des robinets salvateurs
dispensant leurs précieux liquides plus ou moins appétissants et
gouleyants à des températures dignes des eaux turquoises des lagons
polynésiens. Vu l'âge avancé de certaines personnes du premier alinéa,
je pense ne pas me tromper en disant que ces mêmes personnes citées dans
le premier paragraphe se trouvaient déjà et depuis fort longtemps en
pays de connaissance et en terrain conquis, vu et égards aux uniformes
galonnés et bardés de feuilles de chêne de ces messieurs excitant les
femmes en crinoline et les jeunes filles de bonne famille, à la
recherche de nouveaux plaisirs. Ils y avaient déjà leurs habitudes et
leurs ronds de serviette à la cantine des thermes. Ensuite, mais ça
c'est plus personnel, il y avait dans cette ville les "Demoiselles
Gendarme" ( non Hussein, pas leur profession mais leur nom ). Je ne les ai jamais connues sous un autre nom. Ces
"Demoiselles "( pour de vrai) recevaient ma grand-mère quand, suivant
les conseils de son praticien préféré, elle décidait de se rendre à la
ville d'eau pour y faire reposer ses organes, comme elle se plaisait à
le dire. Nous assistions donc au départ de mammy sur le quai de la gare
de St Brieuc et à son retour quelques semaines après. Et tout le monde
de lui dire que cette cure lui avait fait le plus grand bien et qu'elle
avait certainement rajeuni de 10 ans. Comme mammy allait à Vichy au
mois de mars, c'était à notre tour de recevoir les "Demoiselles
Gendarme" à la maison pendant quelques semaines en été. Elle se
mettaient dés leur arrivée en tenue blanche de plagistes, chapeau de
paille tressée sur la tête, tenu bien droit par les aiguilles plantées
dans leur chevelure drue et parcouraient ainsi les baies de St
Brieuc à Paimpol en utilisant le petit train qui saupoudrait encore les
"Côtes-du-Nord" de ses escarbilles rougies et faisait se lever le
panache de fumée haut dans le ciel clair. Traditionnellement mes
deux frères et moi-même recevions comme cadeau le fameux petit verre et
son moins original étui de rotin tressé, comme vous avez pu en
admirer dans les mains des "thermaliers". Je dois dire honnêtement que
ces
contenants protégés étaient très pratiques pour les nombreux
pique-niques que nous ne manquions pas de faire l'été toujours en
compagnie de
ces "Demoiselles". Et surtout, ces demoiselles parties, les beaux
jours finissant et les sorties s'espaçant de plus en plus jusqu'à ne
plus être que des souvenirs de vacances, nous nous complaisions à
briser ces verres au travers du rotin en les lançant sauvagement contre
les moules et les bigorneaux accrochés aux rochers de la baie, pauvres
petites bêtes qui n'avaient rien à voir avec cet amusement et ne connaissaient certainement pas les deux "Demoiselles Gendarme". La
cure annuelle de ma grand-mère prit fin et des "Demoiselles Gendarme"
nous avons gardé que de vagues souvenirs et l'obligation faite aux
trois frères de mettre un petit mot sur la carte des vœux de la
nouvelle année. La réponse de ces "Demoiselles" étaient toujours la
même et se terminait inlassablement par ces mots "Et n'oubliez pas que
si vous passez par Vichy, vous êtes les bien venus". C'est peut-être à cause de cette phrase que j'ai toujours évité Vichy ! Peur de les rencontrer au détour d'un arbre? Qui sait ? Mais le temps a fait son chemin et l'Ankou est passé aussi là-bas. Ces "Demoiselles" sont maintenant dans leur paradis et moi je suis allé à Vichy.
Et pour terminer, quelque chose de plus primesautier.
Allons Messieurs, faites tourner vos méninges! Les années 60, ça vous dit quelque chose ? Une certaine actrice ? Le festival de Cannes ! Et
la découverte de notre BB nationale dans sa petite robe d'un Vichy rose
tendre et acidulé ! Superbe (au moins à cette époque , parce que
maintenant....) Et toutes vos grandes sœurs ou cousines qui de ce
fait transformaient les nappes des tables et les rideaux de cuisine en
cretonne en robes imitant ainsi celles de la nouvelle égérie du septième
art. Elle en a fait pâlir plus d'un et grogner de jalousie plus d'une
la diablesse. C'est vrai qu'elle était croquante. Le malheur était qu'elle se faisait voir sur la Croisette et que moi j'usais mes fonds de culotte à St Brieuc. D'ailleurs qu'aurait-elle fait d'un jeunot imberbe et timide ? Je vous le demande!
Pour en revenir aux faits de week-end: Nous
avons pu constater que ce qui pouvait passer pour un amusement et de la
curiosité lors de la première retrouvaille s'est en fait "sérieurisée" et
ce que nous avons appelé les secondes retrouvailles trouve son plus
juste terme en deuxièmes retrouvailles, puis qu'il y aura une
troisième, un volontaire s'étant présenté spontanément évitant une
aveugle et intolérable désignation. Donc longue vie à Gérard Hilz pour 2008. Pour 2007, excellente organisation, excellent choix du lieu, excellent choix du menu, excellent temps itou. Bravo Jean-Luc et Joël. On reconnaît bien là ceux qui ont pris l'habitude de commander. Bien
content d'avoir réussi à recevoir six nouvelles têtes. Merci à eux d'être
venus et désolé que certains des déjà anciens aient eu des occupations
externes les tenant loin de nous. Une sensation de mal-être
cependant dans cette journée , le fait que Pierrot Madec ne soit pas
là. Il ne faut plus qu'une telle situation se reproduise. Nous avons tous eu grand plaisir à nous retrouver l'année passée et Pierrot y était pour une grande part. Nous
annoncer trop tard que sa venue ne serait pas possible pour des raisons
financières n'est pas bien et ne doit plus se faire. Il a été décidé de
fonder une association avec cotisation. Sur ce point les "désignés"
président, secrétaire, trésorier , encadrement technique et autres vous
en toucheront mot prochainement. Il faut devant un tel cas que
l'association puisse réagir et proposer une solution d'aide et
d'assistance. Il va sans dire que nous devons tous être honnêtes dans
la démarche et dans la demande éventuelle d'assistance. Il faut que le
plaisir soit partagé par un maximum, même s'il est demandé plus à ceux
qui le peuvent. Peut-on dire que 2007 est mort ?Vive 2008 ? Oui je le pense. Ne
pas oublier que nous avons aussi mis en avant le fait de provoquer
d'autres rencontres lors de festivités locales, genre regroupement des
grands voiliers ou de séjour programmé, voir quelques jours en bateaux
péniches sur la Rance ou tout autre. Ces occasions seront faites en
dehors de notre réunion annuelle qui devrait continuer à nous
rassembler le dernier week-end de septembre. six nouveaux cette année. Nous sommes maintenant 21 à être venus. Pourquoi pas six nouveaux en 2008 ? Si le challenge vous plaît, alors Messieurs à vos plumes et téléphones!
Et
pour terminer par une bonne nouvelle : Patu sera avec nous l'année
prochaine et remettra lui-même les médailles de la Compagnie des Îles. Bravo à ceux qui ont réussi à me lire jusqu'à la fin. À très bientôt sur les ondes des Potins de la Rance. PENAOS
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